Prudemment, Vlaonice sortit une flèche de son carquois et la posa sur l'encoche, le tout sans aucun bruit, de peur d'affoler l'animal.
"Allez, mon petit, viens par ici" murmura-t-elle pour elle-même, le coeur battant.
Seul le bruissement des feuilles lui parvenait, ainsi que le souffle lent et régulier du cerf. Un coup de vent fit voler une de ses mèches châtains qui eut la malencontreuse idée d'aller lui tomber dans les yeux. Négligemment, elle l'enleva, toujours en silence. Ses yeux d'un violet électrisant restaient fixés sur leur proie, attendant le moment décisif pour envoyer le signal à son bras qui lâcherait alors la corde tendue de l'arc, faisant siffler la flèche. Mais pour l'instant, le cervidé n'avait l'air de vouloir bouger, broutant derrière son arbre, à moitié caché par un buisson d'épines.